LES BFIM'S
Les BFIM's cela signifiait : "les BEAUX, FORTS, INTELLIGENTS, MODESTES,"
plaisanterie d'adolescents que nous avions juré de garder secrète...
Au tout début des années 60, nous avions tout juste 16 ans. Francis BRANGER, guitare solo, Jacques LUCCIONI, guitare rythmique et moi-même à la basse avons créé notre groupe musical : les "BFIM's". Nous imitions les "Shadows" mais avec moins de style. Mohamed NACIRI, qui nous a rejoint un peu plus tard, tenait la batterie.
Le secret des "BFIM's" a été éventé lors d'un passage en direct à la télévision marocaine durant lequel nous n'avons pas su résister au charme de la superbe présentatrice !
Nos répétitions avaient lieu dans le garage des parents de Francis. Hélas, notre matériel, très modeste, nous handicapait à donf...
Pour ma part, j'avais monté des cordes de basse sur ma guitare électrique, ce qui faisait plier le manche et m’empêchait de l'accorder avec précision. Mon petit ampli a vite rendu l'âme à cause des fréquences trop graves encaissées par le haut-parleur.
Francis disposait d'une guitare acoustique blanche munie d'un micro en cristal pour amplifier la table d'harmonie. Son ampli était un gros magnétophone à bandes emprunté à ses parents.
Jacques avait une superbe guitare de jazz bordeaux dégradé de noir. Il la branchait sur un gros tourne-disque noir de l’époque.
Mohamed jouait sur une vielle batterie dont l'esthétique était contestable : elle était repeinte en gris clair et tachetée de points noirs et bleus. Effet garanti…
Nous avions tout de même mis au point un répertoire d'une vingtaine de morceaux piqués dans les standards des groupes à la mode ainsi que de quelques compositions de "nous z'autres".
Nous jouions dans les surboums et parfois dans des cabarets comme "Le Jour et Nuit".
Un jour, nous avons même joué au Séminaire de Rabat : nous étions invités pour d'illustrer une conférence sur la jeunesse. Nos braves curés voulaient démontrer que les jeunes pouvaient s'adonner à des activités plus conformes à la morale que celles des "blousons noirs" (doux voyous de l'époque)...
Toutes ces prestations mises bout à bout nous rapportèrent de modestes cachets que nous investissions illico dans du "matos". Notre premier achat fut un vieil ampli bricolé pour ma "pseudo" basse.